• Znaki
  • Personnes
  • Fethi Gherras condamné à deux ans de prison ferme par la justice algérienne
Personnes

Fethi Gherras condamné à deux ans de prison ferme par la justice algérienne

La justice algérienne a prononcé une condamnation à l’encontre de Fethi Gherras, coordinateur national du parti de la mouvance démocratique et sociale (MDS), à deux années de prison ferme. Le verdict a été rendu par le tribunal de Bab El Oued, à Alger, dans une affaire qui a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de la société civile.

Le procès de Fethi Gherras s’inscrit dans un contexte de restriction de la liberté d’expression et de répression croissante envers les figures de l’opposition en Algérie. Militant engagé depuis de nombreuses années, Gherras est connu pour ses prises de position critiques vis-à-vis du pouvoir en place, notamment sur les questions liées à la démocratie, aux droits humains et à la transparence politique.

par Ali Medouni

Sommaire
Fethi Gherras condamné à deux ans de prison ferme par la justice algérienne – lors d’un entretien politique en studio.

Une condamnation à forte portée symbolique

Le parquet avait requis, lors de l’audience du 26 décembre 2021, une peine de trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 dinars à l’encontre de l’accusé. Finalement, le tribunal a retenu une peine de deux ans de détention, tout en maintenant la condamnation pour l’ensemble des chefs d’accusation retenus contre lui.

Fethi Gherras a été poursuivi pour plusieurs délits : « atteinte à l’unité nationale », « incitation à la haine », « offense à un corps constitué », « offense au président de la République » et « publication de contenus nuisibles à l’intérêt national ». Ces accusations sont largement fondées sur des publications partagées sur les réseaux sociaux, ainsi que sur des déclarations publiques critiquant les institutions de l’État.

Arrêté le 1er juillet 2021, Gherras est depuis incarcéré en détention préventive. Cette période de privation de liberté avait déjà soulevé des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l’homme, qui dénoncent une utilisation abusive de la justice pour faire taire les voix dissidentes.

Fethi Gherras condamné à deux ans de prison ferme par la justice algérienne – en compagnie de manifestants dans les rues d’Alger.

Réactions de la société civile et inquiétudes pour la démocratie

Suite à l’annonce du verdict, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette condamnation. Maître Mustapha Bouchachi, avocat renommé et figure de la défense des droits humains en Algérie, a exprimé sa profonde inquiétude : « Cette décision reflète la volonté persistante des autorités de criminaliser l’expression politique et les opinions divergentes. Elle s’inscrit dans une série de jugements prononcés à l’encontre de militants pacifiques depuis le Hirak. »

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités et journalistes, dont Khaled Drareni, ont relayé la déclaration de Me Bouchachi, soulignant la gravité de la situation et appelant à une mobilisation pour défendre les libertés fondamentales.

[Le JT] : Fethi Ghares condamné à deux ans de prison ferme

Cette affaire relance le débat sur l’état de la démocratie en Algérie, et plus particulièrement sur la place de l’opposition dans un paysage politique verrouillé. Le cas de Fethi Gherras devient emblématique d’un climat de plus en plus tendu, où la contestation pacifique est souvent réprimée par des décisions judiciaires sévères.

Alors que le pays peine à sortir de l’impasse politique post-Hirak, cette nouvelle condamnation pourrait accentuer la méfiance entre la société civile et les institutions. Reste à savoir si la pression populaire, nationale ou internationale, parviendra à faire évoluer la situation des prisonniers d’opinion comme Fethi Gherras.

Pour en savoir plus

Explorez l’actualité à travers la chronique Casbah Tribune, qui offre un regard analytique et engagé.