Que se passe-t-il dans mon corps à la ménopause ?
La ménopause signe la fin de la période de fécondité d’une femme, et souvent un changement de cap psychologique. Que se passe-t-il dans mon corps à la ménopause ? Quel est le rôle des hormones dans ce processus ?

Ménopause : une transition en trois phases
La ménopause se traduit par l’arrêt des cycles menstruels. La mécanique hormonale qui les régissait s’est épuisée naturellement et l’effet le plus marquant est la disparition progressive des règles. Comme cet état s’installe généralement sur plusieurs années, on considère qu’une femme est ménopausée si elle n’a plus été réglée depuis 1 an.
Auparavant, elle aura traversé deux phases :
- une phase d’irrégularités du cycle menstruel : la préménopause,
- une phase transitoire entre la fin des irrégularités et l’année qui suit l’arrêt des menstruations : la périménopause.
Ensuite, la postménopause est la phase d’adaptation du corps à son nouvel équilibre hormonal. En général, les signes et symptômes de la ménopause s’atténuent à ce moment-là.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Comment savoir si je suis ménopausée ? »
La ménopause peut aussi survenir brutalement, chirurgicalement suite à une ablation des ovaires (ovariectomie) ou médicalement suite à une radiothérapie ou chimiothérapie, par exemple.
Le processus est, dans ce cas, définitif. Certains traitements l'induisent de manière temporaire et réversible (chimiothérapie, hormonothérapie…).
Enfin, plusieurs maladies peuvent déclencher une ménopause précoce chez les patientes (maladie de Crohn par exemple).

Hormones et ménopause : l’équilibre bouleversé
Les hormones du cycle menstruel assurent une communication à double sens entre le cerveau (plus précisément, l’hypothalamus et la glande endocrinienne appelée hypophyse), et les ovaires. C'est ce qui permet de déclencher les différentes phases du cycle menstruel.
Cependant, à l’approche de la préménopause, l’équilibre hormonal devient plus délicat. Généralement, les ovaires ont épuisé leur réserve ovocytaire et les corps jaunes de moins bonne qualité sécrètent moins de progestérone, ce qui peut donner des cycles irréguliers et des ménorragies. Par la suite, les taux d’œstrogènes peuvent fluctuer. D’abord très hauts (hyperoestrogénie), ils engendrent des effets désagréables tels que des maux de ventre, une tension dans les seins, des sautes d’humeur… Les règles peuvent se faire plus abondantes, plus fréquentes, avec l’apparition de métrorragies.
Ensuite, pendant la périménopause, les taux d’œstrogènes s’écroulent (on parle de carence œstrogénique ou climatère). Ceci peut provoquer, par exemple, des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale, de la fatigue, de l'incontinence ou des infections urinaires, ainsi que la perte du désir sexuel. Ces désagréments disparaissent généralement lors de la postménopause. Quant au physique, il évolue aussi (vieillissement de la peau, modification des seins, des cheveux, de la silhouette…).
La fin des fonctions ovariennes à la ménopause
À la ménopause, les ovaires cessent complètement leurs fonctions hormonale et reproductive.
Chaque femme dispose d’un capital de follicules ovariens à sa naissance. Ces follicules (a) se développent chaque mois par centaines sous l’action de l’hormone folliculostimulante (FSH). Mais un seul parvient à maturité et libère un ovule fécondable (b).
Ce sont ces follicules qui sécrètent les œstrogènes qui provoquent l'épaississement de la muqueuse utérine (c).

Cycle menstruel et ses changements à la ménopause.
À la préménopause, les ovaires deviennent moins sensibles à l’action de l’hormone folliculostimulante (FSH).
Les cycles se raccourcissent et l’ovulation survient de façon irrégulière.
Ensuite, le nombre de follicules encore disponibles atteint un seuil minimal qui bloque le déroulement du cycle. Trop peu nombreux, ils ne produisent plus assez d’œstrogènes. Il n’y a donc plus d’ovulation, plus de transformation du follicule en corps jaune et, par conséquent, plus de fabrication de progestérone. Comme l’endomètre ne se prépare plus à accueillir un ovule fécondé, il n’existe plus de tissus à évacuer par le biais des règles.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Bien vivre sa ménopause ».