Fransisco José Martín alerte sur la situation des harragas algériens : « c’est devenu une folie »
La crise migratoire en Méditerranée continue de s’intensifier, notamment du côté des côtes algériennes. D’après le centre international de recensement des migrants disparus en Espagne, des centaines de migrants algériens prennent quotidiennement la mer à bord de « bateaux de harragas », ces embarcations de fortune qui symbolisent un désespoir croissant. Ce phénomène, bien connu en Algérie, a pris une ampleur inquiétante ces derniers mois, au point de devenir un sujet récurrent dans les publications de Francisco José Clemente Martín, membre du centre et témoin direct de cette situation.
Une vague migratoire impossible à contenir
Dans ses dernières déclarations, Francisco José a décrit la situation comme « une folie », insistant sur l’incapacité des services espagnols à gérer un tel flux humain. « Il est impossible de prendre en charge autant de personnes en aussi peu de temps », a-t-il confié, visiblement dépassé par l'ampleur du phénomène.
Selon les chiffres qu’il a relayés, environ 150 personnes, dont des femmes, des enfants et même des personnes en situation de handicap, ont atteint les côtes d’Alicante et d’Almería au cours des dernières 24 heures. Une image largement partagée sur les réseaux sociaux montre un migrant algérien en fauteuil roulant arrivé en Espagne à bord d’un de ces bateaux précaires, illustrant à quel point certains sont prêts à tout risquer, malgré les conditions extrêmes.
Deux jours auparavant, plus de 100 migrants ont également été secourus au large des îles Baléares. Parmi eux, quatre embarcations provenaient directement des côtes algériennes. Cinquante-deux migrants en bonne santé ont été transférés au port d’Almería, où ils ont été pris en charge temporairement par les autorités locales et les ONG mobilisées.
Des chiffres alarmants attendus d’ici fin 2021
Dans une interview accordée au journal algérien Liberté, Francisco José a annoncé que les chiffres définitifs concernant le nombre total de migrants irréguliers algériens arrivés en Espagne seront rendus publics à la fin de l’année. Il laisse entendre que le bilan pourrait être bien plus élevé que les estimations actuelles. Cette transparence statistique vise à alerter l’opinion publique internationale, mais aussi à interpeller les gouvernements algérien et espagnol sur l’urgence d’agir.
Le phénomène des harragas n’est pas nouveau, mais son intensification récente révèle une crise sociale et économique plus profonde. L’Algérie, confrontée à un fort taux de chômage chez les jeunes et à un climat politique instable, voit nombre de ses citoyens risquer leur vie pour rejoindre l’Europe, espérant y trouver des perspectives meilleures.
Face à cette détresse humaine, les appels de Francisco José résonnent comme un cri d’alarme. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de chiffres ou de flux migratoires : chaque embarcation transporte des vies, des histoires, des espoirs souvent brisés en mer.
