Rencontre autour de Djisr El-Djazaïr : quel avenir pour la baie d’Alger ?
La ville d’Alger, qui a longtemps attiré l’attention des architectes, des urbanistes et des esprits créatifs en tout genre, n’a plus aujourd’hui les yeux du monde rivés sur elle. Lors des dernières décennies, beaucoup de choses ont été construites dans Alger mais très peu pour Alger et ses habitants. L’Algérois tourne le dos à sa ville et est coupé de la mer, sa mer, par le rail et la route. C’est de cette problématique qu’est née, dans l’esprit des architectes Nacym et Sihem Baghli, l’idée de Djisr El-Djazaïr.

Un pont comme symbole
Lors d’une rencontre organisée le 12 mai 2018 au fenClub , un espace de discussion et de réflexion initié par Nacym Baghli, l’idée de ce pont traversant la baie d’Alger d’est en ouest avec trois points d’entrée terrestres, El Marsa (Tamentfoust), El Kettani (Bab el Oued) et le Jardin d’Essais (par la voie des Annassers), a été présentée non pas comme le projet de réalisation d’un objet architectural mais comme un projet porteur d’une nouvelle vision.
Il s’agit de recréer des liens entre Alger, ses habitants, la mer et le rêve. Même si un tel ouvrage devrait contribuer à remédier aux évidents problèmes de circulation que connait la ville, il est tout d’abord un moyen de faire de la baie d’Alger un espace fermé et défini. Ceci permettra d’exercer une force centripète sur les énergies créatives et de construire l’Alger de demain tout en reprenant le contrôle sur son expansion et sa transformation qui, avec ou sans ce projet, sont inexorables.

Djisr El Djazair : et si Alger avait son pont ?
Algiers20xx : concours international d’idées
Le projet Djisr El Djazaïr sera présenté lors du sommet Alger Smart City 2018 qui se tiendra les 27 et 28juin prochains. Les porteurs de ce projet profiteront de ce rendez-vous pour proposer aux jeunes innovateurs des domaines de l’architectures, de l’urbanisme, du design, de la technologie, du développement durable et d’autres bords d’élaborer des solutions pour l’Alger d’après 2035, et ce, à travers un concours international d’idées intitulé “Algiers20xx”.
Lors de la rencontre qui s’est tenue le 12 mai en présence de nombreux architectes et urbanistes de renom, de jeunes entrepreneurs, de journalistes et de la famille Baghli au complet, ont été ébauchés les objectifs et les modalités du concours. Un exercice périlleux car il doit répondre à une préoccupation essentielle : comment faire en sorte de canaliser la créativité des candidats sans la limiter ?