Hades II
Après un accès anticipé couronné de succès en 2024 puis une sortie en 2025, Hades II s’impose comme une suite ambitieuse qui élargit tout : l’univers, les systèmes, la durée, l’amplitude des choix et même la façon de raconter une histoire dans un roguelite d’action. Le jeu reprend l’ossature qui a fait la réputation de son prédécesseur, mais il la repense en profondeur autour d’une héroïne inédite, d’un imaginaire plus « sorcier » et d’une progression à double itinéraire. Ce qui suit réunit un panorama détaillé : genèse du projet, récit et personnages, différences majeures avec le premier épisode, sensations manette en main, réception publique.

Informations clés
Élément | Détails |
|---|---|
Titre | Hades II |
Développeur / Éditeur | Supergiant Games |
Accès anticipé | 6 mai 2024 (PC — Steam, Epic Games Store) |
Sorties | 25 septembre 2025 (PC, Nintendo Switch, Nintendo Switch 2) |
Plateformes | Steam, Epic Games Store, Nintendo Switch, Nintendo Switch 2 ; Steam Deck : « Verified » |
Cross‑save | Transfert de sauvegarde PC ↔ Switch/Switch 2 via menu in‑game (cross‑saves) |
Audio / Textes | Voix anglais ; textes français disponibles |
Solo / Multi | Solo uniquement |
Compositeur | Darren Korb |
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Hades II – v1.0 Launch Trailer
Hades II est la première suite de Supergiant Games. C’est tout sauf anodin : le studio a bâti sa réputation en changeant de formule à chaque projet, et il n’aurait pas accepté de repartir sur les marches de l’Hadès sans une raison solide. Cette raison tient en deux mots : ampleur et maturité. Ampleur, parce que le jeu démultiplie les voies d’ascension, les interactions divines, la variété des situations et la profondeur de la méta‑progression. Maturité, parce qu’il capitalise sur des années d’itérations au contact des joueurs, en conservant ce qui rend la boucle roguelite grisante — l’adrénaline des combats et la promesse d’un essai toujours meilleur — tout en renforçant la cohérence narrative et la générosité de la mise en scène.
Histoire de la création

Supergiant n’avait encore jamais signé de suite. Si Hades a servi d’étincelle, Hades II a été pensé comme une réécriture du cahier des charges : une héroïne différente, une tonalité nouvelle, des systèmes capables d’absorber davantage de builds et de styles de jeu, et un univers qui respire au‑delà de l’ascension linéaire du premier épisode. Le développement s’est appuyé sur une phase d’accès anticipé particulièrement suivie, jalonnée de mises à jour substantielles : nouvelles zones, nouveaux boss, ajustements d’équilibrage, ajout de mécaniques, voix et lignes de dialogue supplémentaires, finitions d’interface, etc. L’objectif n’était pas simplement d’ajouter du contenu, mais de tester la robustesse des idées centrales — notamment la Magie (Magick) et les Coups Ω, les Arcanes et l’économie des incantations — dans des conditions réelles de jeu.
Vu de loin, « faire plus » pourrait passer pour le chemin facile. Vu de près, Hades II prend plutôt le chemin difficile : faire plus sans perdre en lisibilité, et faire mieux sans trahir ce qui faisait le sel du premier. C’est tout l’enjeu de sa conception : que la suite paraisse évidente une fois manette en main, alors qu’elle a exigé de repenser de nombreuses fondations.
Scénario & univers

Le point de départ est limpide et puissant. Chronos, le Titan du Temps, s’est évadé et sa menace plane autant sur les Enfers que sur l’Olympe. Mélinoé, princesse des Enfers, sorcière immortelle et sœur de Zagreus, se dresse sur sa route sous l’égide de Hécate, maîtresse des carrefours et des arts occultes. Cette tutelle colore immédiatement le ton : là où Zagreus portait l’élan d’une fuite obstinée, Mélinoé incarne une patiente maîtrise des forces nocturnes, une façon de préparer le terrain avant de frapper, et de tisser des liens qui ont du poids dans l’économie du récit.
Un carrefour vivant comme hub narratif
Le Carrefour (Crossroads) sert de base entre deux tentatives. C’est un endroit où les personnages s’installent, discutent, réagissent à ce qui s’est passé la « nuit » précédente. Le vocabulaire même de la progression — nuits, incantations, Arcanes, familiers — annonce un univers plus crépusculaire et plus ritualisé. Les dialogues évoluent finement selon les échecs, les succès, les chemins empruntés et les divinités fréquentées. Les retours au hub ne sont pas une pause forcée : ils deviennent un temps de récit qui ajoute de la texture et de la motivation.
Deux itinéraires, deux respirations

Grande différence structurelle : Hades II propose deux voies d’ascension.
- La route des Enfers reprend la logique des biomes infernaux à franchir jusqu’au gardien de fin de parcours.
- La route de la Surface mène progressivement vers des régions humaines puis vers l’Olympe, avec des contraintes, des risques et un rythme de combat qui se lisent autrement.
Cette bifurcation n’est pas qu’un décor : elle influence le tempo des runs, la densité d’ennemis, les récompenses, les configurations de boss et la nature des dialogues qui s’ensuivent. Elle confère aussi une respiration bienvenue : alterner change les réflexes, redessine les priorités et évite l’usure d’un chemin unique.
Ce que Hades II change (vraiment) par rapport au premier
Une héroïne, un ton et un imaginaire nouveaux

Le passage de Zagreus à Mélinoé ne se résume pas à un changement de silhouette. C’est un changement de régime. Là où l’énergie du premier jeu tenait à l’insolence et à la pression constante, Hades II assume un versant sorcier : rituels, liens et préparation comptent autant que la dextérité instantanée. L’entourage reflète cette bascule : Hécate comme mentore, des dieux inédits au panthéon (parmi lesquels Apollon, Héra, Héphaïstos, Hestia) et des figures lunaires qui ouvrent des voies de construction différentes.
La Magie et les Coups Ω
Le combat repose désormais sur une ressource de Magie (Magick) qui alimente des versions chargées des actions : attaque, spéciale, « cast ». Ces Coups Ω transforment les priorités : il s’agit de créer des fenêtres, d’investir sa jauge au bon moment, d’assembler des bienfaits qui magnifient ces charges. Le résultat, c’est une rythmique plus expressive : mêmes armes, autre danse.
Les Arcanes (Altar of Ashes)

Le Miroir de la Nuit laisse place à un autel d’Arcanes, sorte de jeu de cartes persistant qui configure la méta‑progression. On débloque, active et articule des cartes aux effets parfois subtils, souvent structurants : réserve de ressources, renforts situatifs, boucles économiques améliorées, emplacements supplémentaires…
Les Armes nocturnes

Le panel d’armes (Nocturnal Arms) est comparable en nombre à celui du premier épisode, tout en se démarquant davantage par ses styles de jeu : bâton de sorcière, lames jumelles, flammes ombrales, hache de pierre de lune, crâne d’argent… Chacune possède ses Aspects (variantes à débloquer) et des améliorations qui changent franchement la prise en main. Couplées à des bienfaits divins plus nombreux — y compris des Duo Boons renouvelés — ces armes génèrent une diversité de builds très sensible.
Deux routes au lieu d’une
La présence d’un itinéraire infernal et d’un itinéraire terrestre n’est pas qu’un embranchement « cosmétique ». Elle renouvelle les affrontements, modifie la hiérarchie des dangers (certains ennemis ou boss paraîtront plus faciles sur un chemin et redoutables sur l’autre), et change la nature des récompenses. La longueur des runs et leur courbe de difficulté varient ; c’est l’une des réussites majeures de cette suite.
Le chaudron : incantations et alchimie
Au Carrefour, un chaudron permet de lancer des incantations : déblocages de systèmes, ajouts d’options de confort, nouvelles interactions, portes ou raccourcis, améliorations artisanales… Cette couche « craft » introduit une petite économie de ressources (matériaux, plantes, essences), suffisamment légère pour ne pas freiner la dynamique roguelite, mais assez charpentée pour récompenser l’exploration.
Les outils et le jardin

Pioche, pelle, canne à pêche, planchette magique… Hades II propose davantage d’outils et, avec eux, davantage de ressources. Ces matériaux jouent un rôle clé dans les incantations, le jardin du Carrefour et la progression générale. Pas d’inquiétude côté grind : les ressources ne sont pas excessivement rares et le jeu intègre lui-même des moyens pour en faciliter la collecte.
Oath of the Unseen : la difficulté modulable
La suite du Pacte des châtiments revient sous une forme repensée. Les vœux modifient la difficulté de multiples manières (vie ennemie, agressivité, modificateurs de boss, contraintes de temps, etc.) et récompensent la prise de risque. L’échelle est lisible, les combinaisons nombreuses ; c’est un moteur de rejouabilité qui encourage l’expérimentation.
Les familiers
Plusieurs compagnons (animaux) peuvent accompagner Mélinoé et conférer des bonus ou capacités utilitaires. Ce détail change davantage les habitudes qu’on ne le croit : un familier bien choisi se ressent du début à la fin d’un run, et influence la façon de dépenser sa Magie ou de prendre des risques.
Manette en main — sensations, rythme et lisibilité
Ce qui frappe d’abord, c’est la clarté de lecture malgré l’ampleur du contenu. Les Coups Ω ajoutent une couche de tactique dans des affrontements qui restent nerveux, mais plus « respirés ». On anticipe davantage : placer une zone de contrôle, charger un tir, arrimer une spéciale au moment opportun, déclencher un cast qui renverse la situation. Cette alternance entre montées de tension et décharges maîtrisées installe une dynamique plus musicale que dans le premier jeu.
La surface accueille des ennemis et des pièges au dessin différent, pousse à bouger autrement, impose parfois des priorités de survie inédites. Les Enfers restent le terrain d’une lecture millimétrée des patterns, avec un cadence parfois plus dense. Cette alternance évite le confort : même lorsqu’une route commence à « rentrer », l’autre voie se charge de bousculer les habitudes.
Côté méta‑progression, les Arcanes sont la vraie trouvaille : elles permettent de penser son run à l’avance, d’orienter la nature des opportunités qui feront la différence, et de forcer des synergies qui ne seraient jamais nées au hasard. On expérimente un tarot personnel, moins binaire que le Miroir d’antan et plus propice aux styles exotiques (tirs à charge, builds de contrôle de zone, synergies de brûlure ou de lumière, etc.).
Réalisation artistique et sonore
Visuellement, Hades II continue d’affiner la patte qui a fait école : silhouettes lisibles, palettes contrastées, animation expressive, calligraphie des effets qui aide autant l’œil que l’esthétique. Les biomes de la surface apportent une palette plus diurne — brumes, éclats, vents — qui répond aux incandescences de l’Hadès. L’ensemble respire plus grand sans perdre le serrage de plan qui rend l’action lisible.

Hades II - Coral Crown
Musicalement, la bande‑originale alterne pulsations pour le combat, cordes et voix pour la narration, et thèmes récurrents qui se réinventent selon le contexte. Les pistes s’installent vite en tête ; certaines deviennent des repères émotionnels qui marquent le cheminement de Mélinoé autant que la progression du joueur.
Enfin, le jeu d’acteurs — nombreuses voix, timbres distincts, ironie et chaleur — soutient la dynamique de dialogues réactifs. Chaque run ajoute quelques pierres au mur ; aucune ligne ne tombe à plat, même après des dizaines d’heures.
Réception & distinctions
L’accueil a été très positif dès l’accès anticipé : qualité des combats, écriture tenue, variété des builds, rythme qui ne s’essouffle pas malgré la durée. La version 1.0 a consolidé ces impressions : stabilité technique, richesse du contenu, fin véritable satisfaisante pour qui pousse l’aventure au bout de sa logique. Côté distinctions, Hades II a cumulé nominations et récompenses dans les cérémonies de fin d’année, régulièrement cité pour son game design, sa direction artistique, sa bande‑son et sa capacité à réinventer la suite sans dénaturer l’original.
Ce consensus ne signifie pas absence de débats. Ici ou là, certains ont pointé un mini‑creux de rythme sur un segment précis, ou une montée en puissance un peu trop dépendante de tel dieu ou tel Aspect. Mais ces réserves s’estompent généralement avec la maîtrise des Arcanes et la compréhension fine de la Magie : le jeu récompense l’apprentissage et multiplie les plans B.
Conseils de prise en main — trois chemins sûrs pour démarrer
- Choisir une arme lisible et jouer le tempo des Coups Ω
Le bâton de sorcière et les lames jumelles offrent une entrée en matière claire. Avant de « charger » la jauge, l’essentiel est d’apprendre les ouvertures : qui peut être interrompu, quelle distance contrôler, quand prendre l’initiative. Les premières Arcanes à débloquer peuvent épaissir la survie (défense conditionnelle, régénération légère, ressources additionnelles).
- Penser l’économie du hub en amont
Dès que possible, déclencher au chaudron des incantations qui accélèrent la vie entre deux runs : accès à des ressources clés, facilité d’apparition de certaines portes, options de confort. Le jardin semble secondaire ; à moyen terme, il déverrouille des préparations autrement rares. Les familiers valent l’essai : l’un d’eux changera peut‑être votre relation à la Magie ou à la mobilité.
Systèmes en détail — petite grammaire du succès
- Magie (Magick) : ressource qui se dépense pour déclencher les Coups Ω. L’art consiste à ne pas tout vider trop tôt et à punir les erreurs ennemies avec une charge pertinente.
- Coups Ω : versions alimentées des actions principales. Leur géométrie (largeur, portée, durée) influence la lecture des salles.
- Arcanes : cartes persistantes à équiper (avec des emplacements limités) et à faire progresser. Elles orientent le style de runs.
- Armes nocturnes : chacune pose une question et donne une réponse différente (contrôle, burst, zone, mobilité). Les Aspects décalent parfois l’ADN de l’arme.
- Dédale (marteaux) : modificateurs d’arme à court terme. Deux marteaux bien choisis fondent un build.
- Bienfaits divins : la base. L’astuce n’est pas d’en empiler « plus », mais d’en aligner qui servent votre rythme (générer de la Magie, rallonger les fenêtres, faire fondre l’armure, etc.).
- Incantations & outils : petite économie latente qui supporte les choix de combat et ouvre des portes.
- Oath of the Unseen : réglage de difficulté granulaire ; à augmenter par paliers pour garder la courbe intéressante sans vous briser les dents.
Tableau de comparaison — Hades vs Hades II
Axe | Hades | Hades II |
|---|---|---|
Protagoniste | Zagreus, fuite de l’Hadès | Mélinoé, campagne contre Chronos |
Ton | Insolent, frontal | Sorceleur, préparatoire, ritualisé |
Progression | Ascension unique | Deux itinéraires (Enfers / Surface) |
Ressource clé | Spécial + Cast, sans charge | Magie (Magick) pour les Coups Ω |
Méta‑progression | Miroir de la Nuit | Arcanes (deck persistant) |
Économie secondaire | Contractor, Nectar/Ambroisie | Chaudron, outils, jardin |
Difficulté modulable | Pact of Punishment | Oath of the Unseen |
Variété de dieux | Panthéon classique | Panthéon élargi (nouveaux dieux et Duo Boons repensés) |
Conclusion
Hades II réussit ce que bien des suites ratent : déployer l’univers plutôt que l’épaissir, élargir la boîte à outils sans verser dans la complication, raffermir la narration sans sacrifier le flow du combat. Mélinoé n’est pas une remplaçante ; c’est une réponse. Au fil des nuits, l’arc de la sorcière devient celui du joueur : on apprend, on ajuste, on ose. Les deux itinéraires, la grammaire de la Magie, les Arcanes et la petite économie du hub composent un tout cohérent et généreux, capable d’absorber des dizaines d’heures sans se répéter.
Qu’on vienne pour l’adrénaline, pour les dieux, pour la musique, pour les builds improbables ou pour tout à la fois, le constat est simple : cette suite avance. Et dans sa progression — lente, comme un rituel, ou fulgurante, comme un Coup Ω parfaitement placé — elle rappelle pourquoi l’enfer, dans ce coin‑là, donne envie d’y retourner.
Foire Aux Questions
Faut‑il avoir terminé Hades pour comprendre Hades II ?
Non. Hades II tient seul et réintroduit les enjeux essentiels. Connaître le premier enrichit toutefois les clins d’œil et les trajectoires familiales.
Combien de temps pour « finir » le jeu ?
Il existe une première fin atteignable assez tôt, puis une fin véritable qui demande davantage d’investissement. Le temps varie selon les armes choisies, l’appétit pour l’exploration et le niveau de difficulté activé.
Les textes sont‑ils disponibles en français ?
Oui. Le jeu propose un sous‑titrage français, tandis que le doublage reste en anglais.
Quelles plateformes ?
PC et Nintendo Switch. D’autres versions ne sont pas exclues à long terme, mais l’existant s’articule autour de ces supports.
Les sauvegardes se transfèrent‑elles entre plateformes ?
Chaque écosystème gère ses sauvegardes à sa manière. Le jeu propose des options de confort ; le transfert dépend des fonctions disponibles sur chaque support et des choix proposés dans les menus.






